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« Donner la vie, c’est voyager vers l’inconnu » : récit ethnographique des expériences et pratiques de l’accouchement au Sud-Bénin

Au Bénin, la mortalité maternelle demeure élevée, à 397 décès pour 100 000 naissances vivantes, même si 80% des accouchements bénéficient de l’aide d’accoucheuses qualifiées dans des établissements de santé. Pour identifier les pratiques d’accouchement qui contribuent potentiellement à cette tendance, une étude ethnographique a été menée sur l’utilisation de services de santé biomédicaux et alternatifs tout au long du continuum de soins maternels à Allada, Bénin.

Les techniques de recueil des données comprenaient des entretiens approfondis (n = 83), des entretiens informels (n = 86), des observations (n = 32) et des discussions de groupe (n = 3). Les informateurs incluaient des prestataires de soins biomédicaux, spirituels et alternatifs ainsi que des membres de la communauté présentant différentes caractéristiques socioéconomiques et religieuses.

Au Bénin méridional, les soins alternatifs et spirituels, inspirés des religions vaudou, chrétienne ou musulmane, sont fréquemment utilisés en complément des soins biomédicaux. L’accouchement étant considéré comme « un voyage risqué vers l’inconnu », ces modalités de soins visent à protéger la mère et l’enfant des esprits malveillants, à faciliter la naissance et à limiter les complications du post-partum grâce à des décoctions de plantes ainsi que des rites et rituels spirituels.

Ces pratiques sont fondées sur des interprétations mystiques de l’accouchement qui génèrent un besoin de soins additionnels lors de l’accouchement en établissement de santé. Puisque ces soins complémentaires ne sont pas prévus dans les établissements de santé, l’accouchement en établissement de santé n’est initié qu’à un stade avancé du travail ou au début d’une complication jugée comme mettant immédiatement en danger la vie de la mère ou du bébé.

Les programmes et politiques de réduction de la mortalité maternelle au Bénin doivent rechercher des synergies avec des prestataires et des pratiques alternatives, et envisager l’utilisation complémentaire et intégrée de pratiques de soins alternatifs et spirituels qui ne sont pas nocives.

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