À Cotonou, les chercheurs du Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie (Cerrhud) et ceux du Laboratoire de Référence des Mycobactéries de la Faculté des Sciences de la Santé participent, depuis ce mardi 5 novembre 2024, à un atelier pratique sur l’usage de l’IA dans la recherche. La formation est assurée par Dr. Oren Tzfadia, chercheur en bio-informatique à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. 

Quelques minutes en compagnie de Oren Tzfadia et de Jiad Snobre (son assistante), suffisent pour prendre goût à la bio-informatique, une discipline qui associe biologie, informatique et mathématiques pour analyser et interpréter des données biologiques. Ce chercheur, qui se consacre aux méthodes d’intégration de données omiques pour la découverte de mutations de résistance aux médicaments chez Mycobacterium tuberculosis, a échangé avec des chercheurs béninois sur le potentiel de l’IA en recherche.

Ce mardi, ChatGPT et d’autres IA génératives étaient au centre des échanges. « Nous avons commencé par découvrir l’intelligence artificielle, puis nous nous sommes exercés à formuler des consignes précises et directes pour des tâches spécifiques. Par exemple, comment formuler une demande à ChatGPT pour résumer les données récentes sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé respiratoire dans les zones urbaines, en mettant l’accent sur les enfants et les personnes âgées », explique Dr Tzfadia.

Depuis le lancement de ChatGPT-3 en novembre 2022, on assiste à une course effrénée au développement d’IA génératives plus avancées et spécialisées dans tous les secteurs. Dans ce contexte de mutations technologiques rapides, il est essentiel pour les institutions de recherche de s’adapter et de former leurs chercheurs à une utilisation efficiente et éthique de ces nouveaux outils. 

Pour Claude Sèmèvo, responsable des formations au Cerrhud, cet atelier vise à renforcer les capacités des chercheurs du Centre et de ses partenaires dans l’utilisation responsable et efficace de l’IA pour la recherche scientifique. Le programme, qui s’étend sur trois jours, permettra aux participants de maîtriser les concepts fondamentaux de l’IA et leurs applications dans le domaine de la recherche. 

« Ils pourront acquérir des compétences pratiques dans l’utilisation de ces outils pour des tâches telles que la revue systématique de la littérature, l’analyse de données et la rédaction scientifique, tout en comprenant les enjeux éthiques et les limites de l’IA en recherche », souligne-t-il. La première journée a été intense, avec des exercices pratiques et un enthousiasme palpable chez les participants.